Oulan-bator

Ulaanbaatar,  est la capitale de la Mongolie. Elle en est à la fois le centre politique, économique, industriel, scientifique et culturel. Administrativement, elle a le statut, unique dans le pays, de municipalité, comparable à celui de province.

La ville, qui s’étire d’est en ouest au fond de la vallée de la rivière Tuul, sur une vingtaine de kilomètres, rassemble presque un million d’habitants, soit plus du tiers de la population du pays. La vie à Oulan-Bator est bouleversée par l’afflux de nomades venus de la steppe.

Nom

Le nom de la cité changea plusieurs fois de nom dans son histoire ; à sa création en 1639, örgöö (ᠥᠷᠭᠦᠭᠡ/Өргөө), en 1651Nomyn khüree (ᠨᠣᠮ ᠤᠨ ᠬᠦᠷᠢᠶᠡᠨ/Номын хүрээ), en 1706 Ikh khüree (ᠶᠡᠬᠡ ᠬᠦᠷᠢᠶᠡᠨ/Их хүрээ), en 1912 Niislel khüree (ᠨᠡᠶᠢᠰᠯᠡᠯ ᠬᠦᠷᠢᠶᠡᠨ/Нийслэл хүрээ) et enfin en 1924, le nom actuel, Ulaanbataar (ᠤᠯᠠᠭᠠᠨᠪᠠᠭᠠᠲᠤᠷ/Улаанбаатар)6.

Histoire

L’histoire de la création d’Oulan-Bator, est intimement liée à la vie politique de la Mongolie au xviie siècle. L’État mandchou, qui prospérait au milieu du xviie siècle à l’est de la Mongolie et occupa le sud de la Mongolie en 1636, menaçait d’envahir Khalkha et l’ouest de la Mongolie. Dans le but de continuer une politique centralisée en Mongolie, Gombodorji (1594 – 1655), le Khan des Tüsheet, l’un des trois Khans Khalkha, nomma son fils Zanabazar à la tête de la religion bouddhiste en Mongolie. Zanabazar fut nommé Jebtsundamba Khutuktu (nom d’une lignée de réincarnations bouddhistes, dont le 8e et dernier sera proclamé roi de Mongolie entre1911 et 1924 ; il s’agit de la réincarnation du moine Jonangpa Taranatha) par le chuulgan (assemblée) des rois khalkha et des noyods (seigneurs) tenue à Tsagaan Nuur en 1639.

En 1639, Zanabazar, fonda dans l’actuelle province d’Övörhangay un monastère nomade appelé Da-Khuree, où da signifie « grand » en chinois et khuree (khuree en mongol moderne) désignait autrefois le campement organisé en cercle autour de la yourte d’un chef. Ce batiment fut détruit au début du xviiie siecle par les Dzoungars (ou Juungar, des Mongols de Dzoungarie). Il fut reconstruit et changea seize fois de place entre 1719 et 1778, année durant laquelle il se fixa près de la rivière Tuul, au nord du Bogd Uul, la « Montagne sacrée ». Résidence permanente des Jebtsundamba Khutuktu, il devint le noyau d’une cité que les Occidentaux connurent sous le nom d’Ourga. C’est une déformation, par l’intermédiaire du russe, du nom mongol orgoo (ᠥᠷᠭᠦᠭᠡ/Өргөө), « résidence d’un prince, palais ». Ce terme n’a rien à voir avec l’urga, perche-lasso utilisée par les éleveurs pour attraper leurs animaux.

Durant les deux siècles qui suivirent, la Mongolie fut sous domination mandchoue. Située sur la route du thé entre la Chine et la Russie, Ourga devint au xixe siècleun important centre administratif et commercial, avec une population d’environ 50 000 habitants. Une centaine de temples (sum) et de monastères (khiid) y furent construits. Il n’en reste maintenant que quelques-uns. On peut citer le monastère de Gandan, datant de 1840, qui est resté en service jusqu’à aujourd’hui et qui est le siège d’une importante université bouddhique. Entre 1893 et 1903, le 8e Jebtsundamba Khutuktu, qui portait le titre de Bogdo gegen, se fit construire un palais au sud de la cité, pour y séjourner durant l’hiver. Il est aujourd’hui devenu un musée. Le palais d’été du Bogdo gegen a été totalement détruit. Pour son frère cadet, le Choijin lama, un monastère fut construit entre 1903 et 1906. Aujourd’hui, c’est également un musée.

Oulan-Bator vu par le satellite Spot

La Mongolie proclama son autonomie en 1911 et la ville devint la capitale d’un régime bouddhiste dont le Bogdo gegen était le monarque avec le titre de Bogdo Khan. Elle fut appelée Niislel Khuree (Нийслэл Хүрээ), où niislel signifie « capitale ». Les premiers essais de modernisation de la Mongolie y furent organisés. LeBouriate Djamtsarano tenta d’y ouvrir une première école laïque en 1913 mais se heurta à l’opposition du clergé bouddhique.

Ourga resta la capitale de la Mongolie après la mort du Bogdo Khan le 26 novembre 1924, mais, en tant que capitale de la nouvelle République populaire mongole, elle fut rebaptisée Ulaanbaatar (« Héros rouge » en mongol) en l’honneur du héros national et dirigeant communiste Damdin Sükhbaatar (« Héros à la Hache »), mort le 20 février 1923, empoisonné par Bogdo Khan. Une statue de ce dernier est visible sur la place centrale de la ville. La théocratie fut abolie, la Mongolie devint une république populaire et il fut interdit de rechercher la réincarnation du Bogdo Gegen. La 9e réincarnation du Bogdo Gegen fut cependant découverte au Tibet à Lhassa. Au moment de l’invasion chinoise du Tibet, le 9e Bogdo Gegen s’exila en Inde. Il vit actuellement à Dharamsala où il notamment été nommé chef de l’école Jonangpa par le 14e dalaï-lama.

Au début du xixe siècle, près de 60 % des habitants vivaient dans des yourtes blanches entourées de palissades. Ces quartiers étaient privés des commodités les plus élémentaires, dont l’eau courante et des sanitaires. Comme dans d’autres bidonvilles, le taux de criminalité y était élevé, alimenté par l’alcoolisme, la misère et le désespoir. À partir des années 1930, les Russes entreprirent une urbanisation à la manière soviétique. Les habitants furent transférés dans des immeubles, mais beaucoup conservèrent leurs yourtes et leurs animaux (on dénombrait plus de 3 500 chevaux). Ils préféraient retourner dans leurs anciennes demeures durant l’hiver. C’est à cette époque que la quasi-totalité des édifices religieux ont été rasés. L’exode rural a contribué à maintenir l’existence de quartiers de yourtes, mais les habitants remplacent de plus en plus leur tentes par des cabanes en bois. L’enrichissement d’une petite partie de la population, grâce à l’économie de marché, entraîne la construction de maisons individuelles en dur.

Le 14e dalaï-lama, vénéré par la population mongole, visita cinq fois Oulan-Bator. Lors de sa première visite en septembre 1991, 700 000 personnes avaient convergé vers la ville pour l’accueillir. La dernière visite du dalaï-lama en Mongolie remonte à août 2006. La venue du lauréat du Prix Nobel de la paix 1989 couronne une année de célébration pour la Mongolie, qui a fêté, en juillet 2006, les 800 ans de la création par Gengis Khan de l’État mongol. Dans les traces de ses prédécesseurs, le 14e dalaï-lama a donné une conférence dans la capitale mongole devant 10 000 personnes, au cours de laquelle il a notamment déclaré que « l’héritage bouddhiste du Tibet a aidé son peuple au cours des hauts et des bas de son histoire ».

Organization administrative

Oulan-Bator est divisé en neuf districts (Duuregs, Дүүрэг en mongol) : Baganuur, Bagakhangai, Bayangol, Bayanzürkh, Chingeltei, Khan Uul, Nalaikh, Songino Khairkhan, et Sukhbaatar. Chaque district est divisé en Khoroo.

La capitale est régie par un conseil municipal de 40 membres, élus tous les quatre ans. Ce conseil désigne le maire qui est actuellement Erdeniin Bat-uul. Oulan-Bator est administrée comme un district fédéral, distincte de l’Aïmag de Tov, qui l’entoure. La capitale Mongole abrite aujourd’hui environ 1,3 millions d’habitants (45 % de la population totale de la Mongolie). Ulaanbaatar est une ville moderne, mélangeant l’architecture soviétique et des constructions nouvelles. C’est le centre économique, scientifique, politique et culturel du pays. Environ 55 % du Produit National Brut (PNB) émanent de près de 30.000 entreprises, dont 70 % appartiennent au secteur tertiaire, 29 % au secteur secondaire et 1 % à celui de l’agriculture. On peut également trouver des endroits culturels, tes que le cirque national, le théâtre d’art dramatique, l’académie d’opéra et du ballet. Pour connaître la faune, la flore, l’histoire, les traditions et les coutumes des Mongols, des objets rares et précieux sont exposés dans plusieurs musées d’Oulan Bator, tels que le musée d’histoire nationale, le musée d’histoire naturelle ou le musée des dinosaures. Le centre-ville se visite facilement à pied. La ville est centralisée autour de la place Gengis Khan (anciennement Place Sukhbaatar), sur laquelle ont été érigées une statue du héros révolutionnaire Sukhbaatar et, depuis 2006, une statue colossale de Gengis Khan.