Le paysage culturel de la vallée de l’Orkhon, d’environ 121 967 ha, couvre une vaste zone de pâturages sur les deux rives de l’Orkhon et comprend de nombreux vestiges archéologiques remontant au VIe siècle. Le site englobe également Karakorum, capitale aux XIIIe et XIVe siècles du vaste empire de Chingis (Gengis) Khan. Les vestiges du site reflètent les liens symbiotiques entre les sociétés pastorales nomades et leurs centres administratifs et religieux, et l’importance de la vallée de l’Orkhon dans l’histoire de l’Asie centrale. Les herbages sont encore utilisés aujourd’hui par les bergers nomades de Mongolie.
Le paysage culturel de la vallée de l’Orkhon (PCVO) se trouve en Mongolie centrale, à quelque 360 km au sud-ouest d’Oulan Bator. Le site couvre une zone d’herbages de 121,967 ha, le long de la rivière historique de l’Orkhon, et comprend une zone tampon de 61,044 ha. D’une grande richesse archéologique, le bassin de l’Orkhon a abrité les cultures nomades successives qui, dès la préhistoire, s’y sont développées en harmonie avec le paysage naturel des steppes, donnant naissance au mode d’organisation économique, sociale et culturelle unique de cette région. Cadre séculaire d’activités politiques, commerciales, culturelles et religieuses majeures des empires nomades qui s’y sont succédés, la vallée de l’Orkhon fut un carrefour de civilisations, reliant l’Orient et l’Occident à travers l’immense continent eurasien.
De tout temps, les vagues successives de peuples nomades ont trouvé dans la vallée de l’Orkhon un lieu propice à leur installation. Les premières traces d’occupation humaine remontent aux sites de Moiltyn Am (il y a 40,000 à 15,000 ans) et d’« Orkhon-7 » qui indiquent une première occupation de la vallée il y a quelque 62,000-58,000 ans. La vallée n’a ensuite cessé d’être occupée au cours de la préhistoire et de l’âge du bronze, et c’est dans la période protohistorique et au début de la période historique que s’y installent, successivement, les Huns, différents peuples turciques, les Ouïgours, les Khitans, et enfin les Mongols.
À l’apogée de son ascension culturelle, le bien inscrit abritait la cité historique de Karakorum, prestigieuse capitale du vaste empire mongol fondée par Gengis Khan en 1220.
Au sein de ce paysage culturel se trouve une série de vestiges archéologiques et de structures en place, dont les sites mémoriaux turcs des VIe-VIIe siècles, la capitale ouïgoure des VIIIe-IXe siècles de Kharabalgas, et l’ancienne capitale de l’empire mongol aux XIIIe-XIVe siècles de Karakorum. Erdene Zuu, le plus ancien monastère bouddhiste mongol encore existant, ainsi que l’ermitage de Tuvkhun et le monastère occidental de Shankh, témoignent de l’importance et de la continuité des traditions religieuses et des pratiques culturelles du bouddhisme septentrional, dont le respect de toutes les formes de vie consacre les pratiques de gestion durable de ce paysage culturel unique des steppes d’Asie centrale.